La légende du chameau de Niedermunster

Hugues duc de Bourgogne avait reçu de l’empereur Charlemagne une relique de la « Sainte Croix ».
Il ne se crut pas digne de conserver ce trésor dans son château. Ne voulant pas choisir lui-même un autre lieu de sanctuaire pour cet objet, il s’en remit à la providence. Il fit faire une grande croix en bois de chêne et y enferma la relique.
La croix fut placée sur le dos d’un chameau qui, sans guide, devra suivre sa route à la grâce de Dieu. Le chameau se mit en route, escorté par 5 chevaliers chargés par le duc de le suivre jusqu’à l’endroit ou il s’arrêtera définitivement. Il arriva au niveau des Vosges à l’époque de la moisson, le 09 juillet 803. Il se reposa à l’entrée du village de Saint-Nabor puis gravit la montagne au-dessus du village.
Ayant atteint Niedermunster, le chameau alla frapper du pied à la porte de l’abbaye. Il entra dans la cour et se coucha à terre indiquant que c’était à cet endroit que le précieux fardeau devait être déchargé. La croix fut placée sur l’autel de l’église de Nierdermunster.
Les cinq chevaliers décidèrent de passer le reste de leur vie auprès du sanctuaire et construisirent une chapelle dédiée à Saint Jacques, patron des chevaliers. L’abbaye prit comme armoirie le chameau à la croix.
Nous pouvons encore voir de nos jours les armoiries sur des bornes posées autour de l’abbaye.
Quant à la grande croix enserrant la relique, elle disparut pendant la révolution.

NIEDERMUNSTER, l’autre abbaye de Sainte-Odile (voir le site).
Panneau posé en octobre 2011 sur le portail des ruines de Niedermunster :

La fontaine Sainte Lucie

Les eaux du Sainte-Odile. Des propriétés vitales étonnantes. Les eaux du Massif du Sainte-Odile ont-elles des propriétés chimiques si particulières pour avoir acquis une réputation au fil des siècles quasi mystique ? Régulièrement des gens viennent s’approvisionner en eau aux fontaines de Saint-Nabor. Richard Haas, chimiste, avait analysé ces eaux en 1999 et a observé d’étonnants phénomènes.

Aujourd’hui retraité, Richard Haas, analyste en chimie, s’est intéressé à la constitution des eaux de source. Il est auteur d’un livre sur la question qui s’est particulièrement bien vendu. Et c’est dans le cadre d’un de ses mémoires qu’il s’est intéressé aux eaux du Sainte-Odile. Etude qu’il est opportun de rappeler à la veille du 13 décembre, jour de la Sainte Lucie, nom également porté par une fontaine entourée de légendes, de la forêt de Saint Nabor. Les observations chimiques de Richard Haas sont particulièrement étonnantes et peut-être pas si étrangères à la réputation mystique de ces eaux, connues pour avoir des vertus curatives.
« Entre le 31 juillet 1998 et le 30 juin 1999, j’ai effectué 23 analyses des eaux. Elles ont été effectuées pratiquement les mêmes jours de chaque mois. Toutes les mesures ont été faites le matin entre 7h et 10h sur des appareils de laboratoires étalonnés aux normes CE. L’eau pour les analyses a été directement prélevée aux sources mêmes et analysées dans la foulée en laboratoire. Ce travail représente 1.500 km passés en voiture et 250h de travail en laboratoire », indique le chimiste.
Alors que les mesures se poursuivent, Richard Haas observe le 31 mars 1999 un phénomène « rare et très curieux ». Il observe « une augmentation brutale de la résistivité, qui s’est traduit par une diminution de la minéralisation globale ». Une modification de sa constitution chimique tout à fait inexplicable. Le même phénomène est observé le jour d’équinoxe de printemps le 21 mars 1998 où les mesures varient brusquement.
Comment se fait-il que certaines sources voient leur eau se modifier ainsi ? Richard Haas a alors vérifié si la pluviométrie pouvait avoir une influence ou incidence particulière les jours en question. « Après vérification il n’en est rien. Aucune anomalie à ce niveau n’a été relevée ces jours-là. Cela se pourrait si les sources, ce jour ou les jours précédents, s’étaient chargées en eaux de pluie », explique t-il.
Finalement c’est avec les cycles planétaires qu’un rapprochement a été trouvé.
Dans la littérature scientifique, le fait a déjà été signalé. Supercherie ? Certainement pas, si l’on se réfère à des publications scientifiques sur les « variations du niveau piézométrique des eaux souterraines en fonction de l’attraction lunaire », à l’instar des marées, et sous certaines situations topographiques. D’ailleurs le mouvement de marée n’est pas réservé qu’aux eaux, il touche également la croûte terrestre.On parle alors de marées crustales. Ce qui pourrait expliquer ces changements de constitution minérale des eaux, plus ou moins soumises, aux influences de l’attraction lunaire, et à des mouvements souterrains au travers de différentes couches géologiques. Et parce qu’elle est pauvre en minéraux, l’eau du Massif est peut-être particulièrement sensible aux variations de minéralité.

Légende : Les eaux souterraines de la fontaine Lucie sur la commune de Saint Nabor seraient soumises aux forces d’attraction lunaire, ce qui expliquerait ses variations de constitution minérale.

Encadré. Des vertus éliminatrices. Parce que pauvres en minéraux, les eaux du Sainte Odile posséderaient des vertus « éliminatrices » pour le corps. Mais les normes sanitaires en vigueur imposent une reminéralisation et une chloration, au grand dam de ceux qui recherchent l’eau originelle. Et l’on comprend ainsi que de nombreux visiteurs viennent remplir leur coffre de jerricans d’eau de la fontaine de Saint-Nabor. L’eau de la plaine serait-elle moins bonne ? Une chose est certaine : en amont des sources du Massif du Sainte-Odile, aucune culture céréalière ne vient perturber les périmètres de captage. Donc, pas de risques d’infiltration de pesticides et autres épandages de l’agriculture conventionnelle. Juste de la forêt, des sapins, et de l’eau qui perchole à travers les couches granitiques. Qu’on se rassure côté volumes : « Le Mont Sainte-Odile est aussi un formidable réservoir en eau potable pour les communes du Piémont des Vosges », indique la Charte de valorisation du Mont Sainte-Odile. Une véritable richesse, donc, à l’heure où l’eau de qualité se fait si rare. Les sources de Klingenthal et Saint-Nabor peuvent débiter 2 800 mètres cubes par jour.