🐦🌳 Interdiction de taille des haies : rappel des dates 🌳🐦 (Voir communiquer de presse de la LPO au bas de la page)

Pourquoi ne faut-il pas détruire les haies entre le 15 mars et le 31 juillet ?

Les haies sont un véritable écosystÚme en soi. Elles représentent un intermédiaire entre les milieux ouverts et arborés, et en tant que tel jouent un rÎle fondamental (effet « lisiÚre »).

Pour la faune, les haies sont utiles toute l’annĂ©e.

Au printemps et en Ă©tĂ©, elles accueillent les nids de nombreuses espĂšces d’oiseaux :

  • des espĂšces typiques des haies (qui ne nichent nulle part ailleurs) :
    • la PGE : PNA/PRA
    • la fauvette grisette
    • le tarier pĂątre : en dĂ©clin
    • l’accenteur mouchet
    • la linotte mĂ©lodieuse : en dĂ©clin
    • le troglodyte mignon (si vieillissant)
  • des espĂšces qui y nichent Ă©galement (sinon aussi dans les arbres) :
    • le bruant jaune : en dĂ©clin
    • les merles
    • les bruants proyer et zizi : en dĂ©clin
    • les chardonnerets (en dĂ©clin car capturĂ©s)
    • les verdiers
    • les fauvettes Ă  tĂȘte noire
    • l’alouette lulu : en dĂ©clin
    • les rossignols
    • etc (il y en a d’autres
)

Ces espÚces nichent à différents strates : basse ou haute

Les essences d’arbustes sont importantes : espĂšces sauvages et locales ! La prĂ©sence d’épine (prunellier, ronces) les protĂšge des prĂ©dateurs.

Leurs fleurs attirent d’innombrables insectes : il est dĂ©sormais Ă©tabli que le pollen/nectar provient autant des fleurs arbustives qu’herbacĂ©es. Les haies fleuries sont donc plus productrices de nectar que les prairies. Notons que la pollinisation se fait par les abeilles domestiques bien connues, mais qu’il existe 355 sp d’abeilles sauvages en Alsace (969 en France) qui jouent un rĂŽle considĂ©rable dans la pollinisation, en occupant une niche Ă©cologique diffĂ©rente (les abeilles domestiques quittent la ruche au-delĂ  de 10°C, tandis que que d’autres espĂšces peuvent partir Ă  la recherche de pollen dĂšs 4°C). Sans parler des innombrables autres insectes qui peuplent les haies (papillons de nuit = Ă©galement acteurs de la pollinisation), colĂ©optĂšres, orthoptĂšres
).

La prĂ©sence de ces insectes reprĂ©sente un apport de nourriture pour les oiseaux citĂ©s, dont la majoritĂ© sont insectivores et mĂȘme les granivores nourrissent leur nichĂ©es d’insectes, beaucoup plus riches en protĂ©ines.

Les haies servent aussi de sites de reproduction pour les mammifĂšres : hĂ©rissons, lĂ©rot, loir, fouine, blaireau (talus) et surtout de corridor abrité : crapauds, grenouilles, lĂ©zards, renards prĂ©fĂšrent longer les haies que s’exposer en terrain ouverts.

Notons que les herbes hautes qui bordent les haies ont un effet aussi important que les haies elles-mĂȘmes, puisqu’elles reprĂ©sentent Ă  leur tour un stade intermĂ©diaire et ont un effet lisiĂšre.

Les haies sont aussi cruciales pour les oiseaux en-dehors de la pĂ©riode de reproduction ; en leur offrant des fruits et des baies parfois au cƓur de l’hiver, elles permettent aux espĂšces hivernantes, qui adoptent toutes un rĂ©gime granivores/frugivores (les espĂšces insectivores strictes sont contraintes de migrer), de se nourrir, et aux espĂšces migratrices de trouver une manne Ă©nergĂ©tique pour poursuivre leur voyage.

  • EspĂšces hivernantes : merle, grives (litorne et mauvis), bruant jaune, accenteur mouchet, mĂ©sanges, pinson des arbres, pinsons du nord, troglodyte, Tarin des aulnes, Grosbecs cassenoyaux, verdiers
  • EspĂšces migratrices : fauvettes Ă  tĂȘte noire, grisette et des jardins, pouillot vĂ©loce, Bruant des roseaux, Tarier pĂątre, Pie-griĂšche Ă©corcheur, rossignol

Les ourlets d’herbes interviennent lĂ  aussi, apportant beaucoup de graines (poacĂ©es – ex-graminĂ©es).

Au-dĂ©lĂ  de leur intĂ©rĂȘt pour la faune, les haies empĂȘchent l’érosion des sols et les coulĂ©es de boues, servent de brise-vent, offrent des micro-climats humides, servent de limites de parcelles. Et surtout, elles sont belles !

EspÚces de haies naturelles en Alsace :

Prunellier, prunier, sureau, aubépine, églantine, viorne, sorbier, épine-vinette, cornouiller, fusain, et, souvent méconnu et malaimé : le lierre et les ronces. Toxiques pour nous, ces baies sont comestibles pour les oiseaux.

Les haies arboricoles, de type tuya, n’ont aucun intĂ©rĂȘt et sont un dĂ©sert biologique.